Jeunes,
nous avions toujours un de nos parents qui nous gardaient à la
maison. Mères, pères, grands-parents, oncles ou tantes, ils nous
protégeaient ou surveillaient nos allées et venues dans un
territoire bien défini par eux.
Nous
nous sentions tellement en sécurité que nous débordions tous les
jours cet espace. Évidemment, cela entraînait des réprimandes de
leurs parts. Les disputes ou les tapes sur les fesses se calculaient
au nombre de fois que nous désobéissions.
Première
offense, un discours; deuxième offense, la retenue; troisième
offense, la fessée et enfin, la quatrième offense, la somme de tout
cela. Il fallait se préparer mentalement. Nous
avons appris a gérer notre liberté.
Aujourd'hui,
les enfants vont à la garderie; les parents les laissent tôt et les
reprennent tard. Les éducatrices les forment à leur manière et
beaucoup d'entre elles n'ont pas d'enfant ... de 1 à 4 ans, ils sont
déjà une société distincte. Ils arrivent en même temps, jouent
dans un espace de 20 mètres carrés, on les attache ensemble
lorsqu'ils
prennent
des marches,
ils mangent ensemble, ils font la sieste ensemble et attendent
ensemble le retour des parents. Deux
heures plus tard, ils sont au lit.
Les
aînés subissent le sort que l'on réserve aux enfants. Leurs
enfants se donnent bonne conscience en compensant un manque de
présence filiale en
les plaçant dans
des
maisons spécialisées déjà
bardées
de tête blanche.
Leur
choix se base bien souvent sur la conservation d'un bon héritage au
dépend d'un semblant de bien-être dans
des
centres pas nécessairement les meilleurs. Les visites se font bien
souvent une fois par année et
à la sauvette.
Pour
les grands-parents, les petits-enfants sont un cadeau de la vie.
Mais lors de ces visites, ou bien les petits-enfants sont absents ou
bien, ils ont été sommé de ne pas fraterniser. Ces visites qui
baignent dans la gène, offrent un climat polaire.
Une
vie de travail pour avoir la plus belle maison, l'automobile la plus
récente, les plus grands voyages, les meilleurs restaurants et la
plus belle apparence, nouveaux seins, botox, liposuccion,
accessoires de gym, voilà
l'objectif de ces générations.
Un
jour, ils seront vieux a tour.
Un enfant
pourra difficilement transmettre plus tard ce qu'il ne reçoit pas de
ses parents. (P. D. James)