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dimanche 8 juillet 2012

VOYAGE SUR LA 802 - VOLET XIV - TIC TAC T.O.C.

On est tous massé à la hauteur d'un écriteau qui annonce un arrêt pour ma 802. Il fait chaud, c'est la canicule et les usagers sont impatients. L'attente de la 802 les agressent et ils développent des réactions particulières. L'arrivée du transport remplace les gueules de bois par des sourires. Je m'assois à côté d'une grosse dame qui prend un siège et demi. Il ne me reste que la moitié de mon derrière à déposer et les tic, tac t.o.c. commencent. L'ado devant moi hausse les épaules à tous les 30 secondes. Pensant qu'il est pris d'un fou rire retenu, je m'avance pour constater qu'il a le hoquet. Un hoquet carabiné devenu incontrôlable. Je lui offre une gomme à mâcher, mais il la refuse. Il a faim … et veut de l'argent. Pas question, il n'aura que des prières. La femme assise dans la rangée voisine se ronge les ongles à un rythme soutenu. À croire, que c'est son repas du midi qu'elle avale. Elle a le bout des doigts tellement court que les cuticules semblent vouloir couvrir l'ongle qui se meurt. Une nouvelle Vénus de Milo. La dame debout à côté de moi vient tout juste de monter. Elle est dans une phase d'ajustement de son soutien gorge. Tire une bretelle puis recule l'autre, étire chaque côté des bonnets et pour finir fait quelques torsions pour ajuster son 36 dd. Toutes ces contorsions n'ont rien à envier au Cirque du Soleil. A deux bancs de moi, un homme tient un peigne dans les mains depuis 5 minutes. À intervalles régulier, il glisse son peigne dans une crinière afro ou affreuse. Peut-être qu'il n'est pas capable de démêler ce fouillis, mais il recommence sans arrêt et sa patience m'impressionne. Et puis, c'est le nez. C'est incroyable de voir des hommes et aussi des femmes se lisser l'appendice, introduire un et même deux doigts dans leurs narines, le pincer pour je ne sais quoi tandis que d'autres essais d'arracher quelques poils nasales incommodants. Tout un spectacle ... Impressionnant de voir les tic tac t.o.c. des gens. Il n'y a pas de limite, tout y passe. Les bras, les jambes, les vêtements et la sacoche ont droit à un examen selon un rituel rigoureux propre à celui de l'usager. En fait, je me demande qu'est-ce qui fait que nous ayons tant de manies … à commencer par moi?

Le seul moyen de se délivrer de la tentation, c'est d'y céder. (Oscar Wilde)

jeudi 5 juillet 2012

VOYAGE SUR LA 802 – VOLET XIII - L'INTRUS

Il est 14 h 30, il fait un soleil radieux, mais une chaleur humide et insupportable. J’attends mon autobus 802 qui va me ramener chez moi. Chaque fois que je prends la 802, elle m'apporte toujours quelque chose d'imprévu et parfois d'étrange sur le comportement humain.

Encore une fois, je suis à un arrêt où la circulation des usagers est dense donc les places assises seront inexistantes. Une fois à l'intérieur, je m’accroche à cette valeureuse poignée de cuir qui m'a toujours soutenu et même supporté dans des moments cahotants.

Nous allons démarrer lorsqu'un être mi-homme mi-femme s'installe à côté de moi en appuyant doucement son épaule sur la mienne. « Bon, c'est quoi le but! ». J'évite de tirer des conclusions hâtives parce que ce n'est qu'un autobus.

Comme il y a des détours en raison de réparations sur la chaussée, mon voisin ou ma voisine, je ne sais pas … et je ne voudrais pas savoir … me donne de petits coups de bassin gênants. Je ne suis pas quelqu'un de prude, mais je n'aime pas ça ... surtout quand je ne sais à qui j'ai à faire. Mes pieds se déplace de centimètre par centimètre pour m'éloigner et ne pas paraître impoli ... je ne veux pas me faire toucher.

Mais voilà que lui aussi se déplacer lorsqu'il voit l'espace qui commence à nous séparer. « Diable, il ou elle toujours … va me suivre jusqu’au fond du couloir. » Il faut réfléchir et me sortir de ce guêpier qui se resserrent parce que l'arrière de ma 802 se rapproche trop vite et je ne suis pas de ceux qui font des mamours le premier soir … bien tiens!

Le signal d'un prochain arrêt s'annonce et oh … une idée de génie … j'enfile les petits espaces pour la sortie et celui ou celle qui me côtoyait n'a rien vu venir. Je suis sorti de ses bras. Mon sourire l'accompagne … lui dans l'autobus et moi à l'extérieur. Ce ne sera pas pour cette fois … hum!


"La première chose que je regarde chez un homme, c'est sa femme." Catherine Lara