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jeudi 5 mars 2015

LES AINÉS ET LA CHAINE DE RESTO


Il est 9 heure et je prends ma marche hebdomadaire question de conserver mes jambes d’athlète … je cogite pour marcher sur les mains la prochaine fois … j'aimerais avoir des bras comme mes jambes. Mais j'en suis pas là pour le moment. J'ai un rendez d'affaire et le resto rapide du centre-ville me convient pour le traditionnel café devant combler le temps mort de cette rencontre.

Depuis plusieurs années, je n'y ai pas mis les pieds et cela pourrait me rappeler de bons souvenirs ... cependant ce n'est pas le cas … J'ai dû fréquenter cet établissement les yeux fermés car, je ne vois rien du même œil. Le bruyant resto est rempli de retraités, trop évident.

Attroupées a 3 et 4 par table, il discute de leur avenir à se défaire la mâchoire. Je vois une table de libre et avec mon café, je m'installe.

Mon voisin de gauche est parti dans une diatribe animée sur les gouvernants de l'état. La mâchoire inférieure fait l'ascenseur et je me demande si le dentier va tenir le coup. Heureusement, j'ai un livre de 500 pages dans mon sac à dos qui pourrait me servir de bouclier au cas où j'aurais l'attaque d'une prothèse dentaire. Le vis-à-vis de mon voisin discute aussi fougueusement et se lubrifie la mâchoire avec des cafés gratuits qu'il va cueillir à répétition.

Dans une autre table, une femme tout aussi âgée que les autres, promène des yeux langoureux sur son interlocuteur qui lui parle des succulentes pommes frites de l'endroit. Personne n'écoute personne. Mon voisin à droite discute assez puissamment avec une autre personne à côté de lui car, lui et l'autre semble sourd tous les deux. J'ai su qu'il ne pouvait honorer sa femme à cause d'un problème de prostate et l'autre voulait s'exécuter, mais sa femme ne voulait rien savoir … merde …

Deux femmes blondes de plusieurs années mon âge veulent s'asseoir à ma table, mais je refuse ... d'abord parce que j'ai une rencontre personnelle et, ensuite, leur regard m'invite à la prudence. Leur sourire se change en un regard mortel et je me replonge vivement dans mon journal … Merci mon Dieu …

Enfin, mon visiteur arrive ... on se serre la main et je suis moins stressé …

Le bonheur est comme un morceau de sucre. Il finit toujours par se dissoudre quand on le savoure. 

Nadine Monfils