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vendredi 7 août 2015

VOYAGE SUR MA 802 - TROUBLE


Lorsque je monte dans cette autobus 802, je m'attends toujours à vivre des moments qui me marqueront sur le déséquilibre de la nature humaine. Les habitudes, l'attitude et les comportements en disent long sur chacun d'entre nous.

Dernièrement, une histoire m'a particulièrement troublée lorsqu'un passager derrière qui je m'étais assis s'est mis à bouger d'arrière en avant. Comme tout le monde, on éprouve une certaine gêne pour ne pas dire crainte devant ce genre de comportement. Alors, j'ai changé de place pour l'avoir face à moi, c'est-à-dire de l'autre côté de l'allée.

Cet homme commença à dodeliner de la tête comme s'il était assis sur une chaise berceuse. Son balancement s'accentuait a chaque mouvement et les gens autour de lui était stupéfait. Une dame derrière lui, cherchait mon regard pour en rire, mais j'ai penché la tête. Ce n'était pas le temps de se moquer de cette personne qui était visiblement troublée.

Alors que dans les derniers mouvements, il paraissait vouloir dormir son corps se relevait et de la paume de sa main, il se donnait une claque dans le front ... La dame ricaneuse chercha à nouveau mon regard pour approuver son excès rire, à nouveau j'ai penché la tête ... honnêtement, je me bidonnais. Drôle de façon de se réveiller, … oui … je plaignais celui qui m'aurait giflé de cette façon.

Puis, fixé sur sa banquette, il lâcha un sacre doublé d'une boutade … ho...»/?&* … arrête de ronfler … La dame éclata de rire et chercha de nouveau mon regard ... j'ai encore baissé la tête. J'étais troublé par son attitude surtout lorsqu'il recommença à se balancer sur sa banquette … Ce manège dura sans arrêt jusqu'à ce que je sorte de cet autobus.

Ma 802 repartit emportant cet homme troublé … et me laissant aussi troublé sur le trottoir …

La nature fait les hommes semblables, la vie les rend différents. - Confucius

mercredi 5 août 2015

VOYAGE SUR MA 802 – APPROCHE DIVINE


Après une longue marche, il m'arrive de prendre l'autobus pour revenir chez moi. Comme je l'ai toujours dit, la 802 est mon transport préféré. Je pense aux heures de plaisirs que j'aurais le jour de mon enterrement à me faire transporter jusqu'au cimetière par ce moyen de transport. Évidemment je rêve et je vois trop grand … Mais là n'est pas l'histoire de mon blog.

J'ai pris ma 802, il y a quelques jours pour revenir chez moi. Je m'assois toujours aux endroits où il y a le plus d'espace de disponible ... le centre … Une dame qui est venue s’asseoir à deux sièges de moi avait le goût de parler à quelqu'un. Comme j'avais les écouteurs aux oreilles, elle entama une conversation avec le voisin de face … sans doute un haïtien … Après quelques minutes de saines parlottes, il a sorti de ma 802.

J'écoutais toujours ma musique lorsque tout à coup je me sens tirer par le bras. Je dégage mon oreillette et ma voisine me lança sans préparation … « Dieu est avec toi » … J'ai figé puis j'ai eu le goût de lui répondre … « et avec votre esprit » … reliquat de ma formation d'enfant de choeur, mais rapidement je lui ai dit .. « ah bon »!

Voyant sans doute mon indifférence, elle ajouta … « Dieu vous aime » … alors je me suis souvenu que depuis plusieurs années, cette dame arpente le transport public pour lancer ses messages autant qu'elle le peut. Je l'ai regardé sans répondre comme si ma croyance religieuse la concernait pas … Elle est sortie sans ajouter un mot.

Je me suis demandé pourquoi elle agissait ainsi … qu'est ce qui la motivait? Donne-t-elle un meilleur réconfort supérieur à une tape dans le dos?

« Ce ne sont pas ceux qui savent le mieux parler qui ont les meilleures choses à dire. » Proverbe chinois

mardi 4 août 2015

PERRETTE ET LE PETIT PANIER AUX FRAISES


Je suis dans nouveau marché de fruits et légumes dont les étals sont au goût du jour … et surtout du mien. Depuis deux semaines déjà, cet établissement est envahi par des mouches … pardon, par des clients du bel âge à la recherche de la bonne affaire. Comme à l'habitude, ce sont les aînés qui sont les plus curieux et qui dominent les lieux.

Les clients ont accès par deux portes conventionnelles et une troisième convertit en porte de garage pour faciliter l'entrée … des curieux... Ce portillon qui ouvre grande sa gueule et avale tous les gens du dehors se délecte de ces intrus. En franchissant cette entrée, on voit bien que des pique-assiettes inondent les comptoirs pour subtiliser … cerises, raisins, clémentines et surtout des fraises.

De magnifiques paniers de fraises sont alignés sur les bords de cette grande porte et beaucoup gens surtout des aînés regardent, tâtent et calculent la valeur des paniers remplis de ce fruit. Mais pour les aînés, il y en a jamais assez. Ils prennent un panier et avalent voracement une des énormes fraises pour apprécier la saveur. Puis en reprennent une deuxième … une troisième … une quatrième.

Évidemment, le nombre de fraises dans le panier a diminué de volume de moitié … alors on le remplit de nouveau en pillant les paniers voisins ou du voisin. Allions y gaiement. Non satisfait de ces exactions, les aînés en profitent pour faire d'un panier d'un litres et demie ... un panier de deux litres.

Ces larcins non pas de limite. Une gloutonne vient envahir sans vergogne mes deux paniers de fraises. Je la regarde et déjà elle a quelques-unes de mes fraises dans la main. Holà la dame ... je lui prends doucement la main et je referme ses doigts sur sa paume. Elle aura cette fois de la compote à mes frais, me dis-je. Je suis heureux de voir qu'elle va goûter à une autre variété de la confiture aux fraises. Mais non elle retourne à l'étal et recommence à remplir quelques uns de ses paniers que son glouton de mari a vidé. Faut bien qu'on le soigne ce mari de 100 kilos.

Je repars avec mes deux petits paniers pour passer à la caisse avec quelques fraises en moins, mais avec des heures de plaisir en plus. Mal m'en pris, j'ai jeté un regard vers la caisse où mes deux pillards vont se produire et tenter d'expliquer le pourquoi des ses mains rouges.

« Les hommes sont conduits plutôt par le désir aveugle que par la raison. » Baruch Spinoza