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mardi 4 août 2015

PERRETTE ET LE PETIT PANIER AUX FRAISES


Je suis dans nouveau marché de fruits et légumes dont les étals sont au goût du jour … et surtout du mien. Depuis deux semaines déjà, cet établissement est envahi par des mouches … pardon, par des clients du bel âge à la recherche de la bonne affaire. Comme à l'habitude, ce sont les aînés qui sont les plus curieux et qui dominent les lieux.

Les clients ont accès par deux portes conventionnelles et une troisième convertit en porte de garage pour faciliter l'entrée … des curieux... Ce portillon qui ouvre grande sa gueule et avale tous les gens du dehors se délecte de ces intrus. En franchissant cette entrée, on voit bien que des pique-assiettes inondent les comptoirs pour subtiliser … cerises, raisins, clémentines et surtout des fraises.

De magnifiques paniers de fraises sont alignés sur les bords de cette grande porte et beaucoup gens surtout des aînés regardent, tâtent et calculent la valeur des paniers remplis de ce fruit. Mais pour les aînés, il y en a jamais assez. Ils prennent un panier et avalent voracement une des énormes fraises pour apprécier la saveur. Puis en reprennent une deuxième … une troisième … une quatrième.

Évidemment, le nombre de fraises dans le panier a diminué de volume de moitié … alors on le remplit de nouveau en pillant les paniers voisins ou du voisin. Allions y gaiement. Non satisfait de ces exactions, les aînés en profitent pour faire d'un panier d'un litres et demie ... un panier de deux litres.

Ces larcins non pas de limite. Une gloutonne vient envahir sans vergogne mes deux paniers de fraises. Je la regarde et déjà elle a quelques-unes de mes fraises dans la main. Holà la dame ... je lui prends doucement la main et je referme ses doigts sur sa paume. Elle aura cette fois de la compote à mes frais, me dis-je. Je suis heureux de voir qu'elle va goûter à une autre variété de la confiture aux fraises. Mais non elle retourne à l'étal et recommence à remplir quelques uns de ses paniers que son glouton de mari a vidé. Faut bien qu'on le soigne ce mari de 100 kilos.

Je repars avec mes deux petits paniers pour passer à la caisse avec quelques fraises en moins, mais avec des heures de plaisir en plus. Mal m'en pris, j'ai jeté un regard vers la caisse où mes deux pillards vont se produire et tenter d'expliquer le pourquoi des ses mains rouges.

« Les hommes sont conduits plutôt par le désir aveugle que par la raison. » Baruch Spinoza

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