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jeudi 1 janvier 2015

VOYAGE SUR LA 802 – LE DANSEUR



Je suis un pèlerin de la 802 … parcours d'autobus que j'utilise pour me faire plaisir et qui m'instruit sur la vie de ma ville. Comme d'habitude, il y a file d'attente à l'arrêt. C'est le parcours d'un autobus articulé qui peut certainement contenir de 60 à 70 sardines … pardon passagers … et qui laisse voir tous les travers de ses passagers.

Nous montons dans le désordre et, certains d'entre nous, essayons de nous rendre jusqu'au centre du véhicule … C'est le lieu de prédilection pour s'accrocher à une autre sardine qui s'accrochera à son tour à un congénère. Mais voilà je dois m'arrêter près de la porte de sortie.

Un homme à la barbe longue, à l'odeur aussi longue et aux mouvements bizarres se pressent contre moi. Je n'aime pas ça. Sa démarche est sautillante, mais lente comme s'il enjambait un obstacle invisible. À chaque minute, il se lève sur la pointe des pieds et demeure dans cette position stationnaire pendant une autre minute … tiens un funambule …

Tout cela me dérange peu … sauf à partir du moment où sa danse lascive commence à être un peu trop près de moi. Je me retourne et le regarde dans les yeux avec les canines sorties. Je me dis qu'il va me prendre pour un vampire … mais non, il aime les vampires car, il me fait un beau sourire que je ne veux pas décoder.

Alors, la solution extrême du parfait passager excédé par ce manège … l'écrasage de pieds. Je ne pratique pas tellement cet art, mais plus jeune une amie qui dansait horriblement mal m'a enseigné sans le savoir comment appuyer douloureusement sur des orteils. Le combat commence … mon talon fait une job splendide sur le bout des souliers de cet homme. Du coup, il ne saute plus … il ne sourit plus … il ne me regarde plus. Il essaie de faire un pas en arrière. Il me fait penser à moi alors que je dansais avec ma mauvaise valseuse.

Mon expérience du jeu de pieds me rend justice … vive la samba brésilienne … Je sors en vainqueur de mon tourment encore heureux de mes prouesses sur la 802.


Le bonheur est une mosaïque composée de petits morceaux. - Charles Dumercy

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