Alors que j'étais
adolescent, nous avions des vêtements provenant des oncles et des
tantes proches ainsi que des … « vrais » ... amis de
nos parents... on n'aimait pas, mais vraiment pas ... La mode
n'existait pas à une grande échelle chez nous, mais seulement pour
permettre à la majorité des parents et amis de renouveler une
petite garde-robe et la nôtre en conséquence … c'était à
brailler.
Cette garde-robe
comprenait des complets, des chemises, des cravates et, quelquefois,
des gilets de laine. Mais le hic, c’était la forme du vêtement
et le degré d'usure de la chose. Nous étions ados et les donneurs
avaient deux à trois fois notre âge. Nous n'avions pas le choix de
refuser ces vêtements car, nous n'avions pas autre chose.
Cependant, notre mère nous promettait de les « adapter... ».
Et l'adaptation
était … à pleurer pour elle.
Les pantalons
avaient ce qu'on appelle des coffres au bas, c'est-à-dire des
ourlets avec revers. Ils étaient si imposants et usés qu'ils
devaient être coupés pour en faire des culottes style de golf,
c'est à dire un pantalon du 18eme siècle attaché aux genoux et
ceinturé par des chaussettes longues … C'était l’ancêtre du
caleçon.
Maintenant, passons
à un autre niveau, le veston. Le veston était démesuré pour nous
pas en largeur mais, en longueur … wow... Sur nous, ce veston
avait l'air d'un manteau d'automne. Les épaules nous arrivaient au
biceps mais, c'était la mode. C'était un blazers
double boutonnage revisité
pour hommes
… et plusieurs fois revisité ... qui s'attachaient devant notre
braguette … fallait pas se tromper ...
Passons maintenant à
la chemise et la cravate. La chemise blanche devenue beige avec le
temps grâce à beaucoup de sueur aurait pu nous servir de chemises
de nuit. Notre mère avait trouvé le moyen, de réduire la longueur
des manches et la largeur des épaules. Pour le reste …! Quant à
la cravate, notre mère avait frappé son Waterloo. Une cravate ne
peu pas changé de modèle … qu'on se le dise. Ces cravates
étaient tellement larges qu'on pouvait y voir toute la ville de
Miami en Floride. Mais il y avait un avantage, nous la gardions en
prenant nos repas. Grâce à cette bavette de luxe, nous ne pouvions
pas salir notre nouvelle chemise.
La fin heureuse de
tout ça, c'est que nous étions heureux puisque que nous demeurions
dans une rue où il n'y avait pas de voisin et nos parents nous
aimaient beaucoup.
Dans la vie il y
a des hauts et des bas. Il faut surmonter les hauts et repriser les
bas. - Jacques Chirac
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