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samedi 16 juillet 2011

OCCUPATION AÎNÉ – VOLET II

Vous penserez que j'exagère encore, mais je me défoule … toujours par rapport à mes congénères. En février 2011, je donnais des commentaires sur la façon dont mes semblables font leurs achats dans un marché d'aliments à grande surface. Encore une fois, je veux en ajouter.

Depuis que je suis devenu un retraité-aux-cheveux-blancs-et-déplaisant, je fais mon marché le vendredi avant-midi. J'emprunte toujours le même couloir, j'entre toujours par la même porte et j'harponne le même type de panier. Pis j'aime ça. Là, mon trip commence. Quel plaisir de voir agir mes semblables.

Hier, la chose a été moins drôle. Après avoir dit bonjour à deux employés que je connais bien, l'un deux me dit : « Vous allez avoir du plaisir ce matin, nous avons deux autobus d'aînés qui viennent faire leur marché ». J'ai tressailli … je vous laisse deviner si c'est de joie ou de peine.

Un groupe était attroupé devant le comptoir des fruits et légumes. Il m'obstruait le passage, il fallait attendre. Cela faisait 6 ou 7 minutes que j'écoutais les tamalous (i.e. t'as mal où) lorsque je me suis résolu à foncer dans le tas. Les quelques minutes passées sur les pieds des grévistes m'ont procuré des heures de plaisirs surtout les acclamations malveillantes que j'ai reçues.

Je cueille mes brocolis et je repars vers le comptoir des poissons en essayant de garder mon sérieux. Je traverse un autre groupe d'aînés qui ne parlent que de leur réserve de nourriture. Encore une fois, j'écrase tout ce qui se trouve sous les roues de mon panier. Je suis comblé. Encore une fois, les acclamations malveillantes fusent. Puis c'est le comptoir aux poissons.

Je veux des sardines du Portugal. Le meilleur des poissons, mais … il y a un autre groupe. Vais-je en rire ou en pleurer, devinez! Pour mon approche cette fois, je change de tactique. Une femme du groupe me jette un sourire qui m'aurait « fait souffert », si j'avais eu 20 ans plus jeune. Le gentilhomme que je suis … (hum) … lui répond. Je lui fais signe et elle s'approche. Je lui raconte à ma façon mon périple depuis les légumes. Morte de rire, elle me fait signe de la suivre, elle va m'ouvrir le chemin.

Que du bonheur de la voir allez. « De sa belle voix, elle houspille son équipe en leur ordonnant de s'écarter devant moi ». Je suis en extase devant cette maîtresse femme qui de sa main de fer dirige la circulation.

Devant le comptoir aux poissons, je lui renvoie mon plus beau sourire garni d'un compliment dont elle va toujours se souvenir. Mais, oh malheur, son mari derrière elle l'attrape par le bras. Le regard qu'elle lui fixe le fige. Il baisse la tête et reprend sa place. Elle me jette un regard qui me dit : « C'est pas fini ».


Les femmes pardonnent parfois a celui qui brusque l’occasion, mais jamais a celui qui la manque.

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