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vendredi 21 janvier 2011

LA VIE ... LA VIE - VOL II



Il était midi. Une journée d'été chaude et ensoleillée. Un moment où une promenade sur une voix piétonne nous fait apprécier la nature et ses richesses. Mais ce midi-là, je faisais partie du groupuscule de gens qui ont envi de rester seuls. De ces gens qui ont le goût de refermer leur coquille afin de réfléchir sur leurs difficultés.

Donc ce midi-là, j'ai garé mon auto près d'une basilique que je connaissais un peu. J'avais besoin de crier à Dieu les misères dont je me sentais victime. Assis sur le banc des accusés de cette basilique mon esprit voguait pleine de questions. Pourquoi me demandais-je que Dieu avait des préférences, pourquoi ne recevions-nous pas un égal degré de chance dans la vie ?

Pourquoi, m'étonnais-je que la vie avait prodigué des faveurs extraordinaires à certaines personnes qui avaient été offensantes, et surtout … pourquoi la vie caresse des gens du berceau à la tombe, sans laisser d'obstacle sur leur passage 1... ?

Puis un bruit de porte assourdissant se produisit à ma droite. Ce bruit en sursaut me ramena sur terre. Une femme avec deux petits enfants venaient d'entrer par une grosse porte de métal qui venait de se refermer sur son cadre. La maman tenait ses petits par la main et avait ajusté son pas au rythme des petites jambes de ses enfants.

Ils avaient surement entre 3 et 4 ans pas plus. Leur regard balayaient les murs bardés de peinture, de vitraux et d'icônes aux figures pas toujours angéliques. Leur petite tête scrutait les fresques du plafond tout en marchand, guidé par la main de leur mère. Et je les observais encore et encore.

Après quelques minutes, la maman s'immobilisa. Elle faisait face à une statue représentant Dieu. En silence, elle sembla prier dans son cœur Celui qui était devant elle. Du même coup, les petits en firent autant. Se penchant vers eux, elle leur dit à voix basse : «Demander au Seigneur que nous soyons heureux » … leurs petites mains se joignirent. C'est alors qu'elle déposa la monnaie pour deux lampions que les petits allumèrent dans les bras de leur mère. Puis, ils repartirent …

Je ne savais plus quoi dire ni quoi faire avec ma liste d'épicerie, mais je savais que j'avais l'air ridicule. Alors, j'ai compris que la chose la plus importante dans la vie, c'est d'être heureux … et parfois, le bonheur est à nos pieds même si notre vie est pleine de difficultés.

JUILLET 1984

1 - Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897), carmélite, docteur de l'Église MS A, 2 r°-v°

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